Le quartier et ses habitations ne sont pas des plus remarquables en termes de beauté première. En effet, la plupart des habitations (environ 90%) n’ont pas de façades peintes en fait elles ne sont pas terminées. Cela s’explique par le coût financier que cela requiert. De plus, en raison du très fort taux d’habitants dans la capital, le dégorgement de Dakar s’effectue dans sans alentours, et donc sa banlieue telle qu’ici à Keur Mbaye Fall. De ce fait, de nombreuuuuses maisons sont constamment en construction. Ici, nous sommes à deux pas de la mer, plus exactement à deux kilomètres, le sol parcourant les rues est donc constitué de sable ! Ce qui est certes très chouette mais en raison de la quasi non existence de poubelles publiques, certaines rues sont comparables à des déchetteries...
Oh quel tableau je fais là de mon quartier !
En réalité, ça c’est la première vision que j’en ai eue. Puis, peu à peu une beauté non visible à ses débuts s'est dégagée. Eh oui, ces petites boutiques présentes à chaque coin de rue, elles sont mignonnes quand même malgré les barreaux qui les protègent. Et ces maisons faites de bétons, elles ont du charme aussi, ne sont-elles pas à l’image de la belle simplicité qui règne ici. Cette couleur grise permet de dégager les magnifiques colories des tenues typiques portés par la population locale. Ce sable parsemé de déchets, il garde sa couleur orangé, chaude comme la chaleur des lieux. Ces toits sans fins desquelles on pend le linge, ah ces toits ils nous offrent une belle vision de la vie du quartier : de ses tournois de foot, de ses femmes vendant au pied de leur porte des beignets, des fruits, de ces ébénistes travaillant jusqu'à pas d'heures. Et ces vieux qui restent assis devant leur maison en attendant qu’on vienne les saluer ah qu’ils semblent paisibles assis là. Et ces gens qu’on ne cessent de croiser et recroiser tout au long de la journée qui ne cessent de nous convier pour le repas ou pour le thé, ah ces gens là ils vont me manquer hein. Ici, on ne peut pas savoir avec certitude à quelle heure on va rentrer de nos courses, nul sait qui l’on va bien pouvoir croiser. J’en oubliais, ces mosquées qui offrent un beau panorama et garantit un couché de soleil remarquable.
Eh oui, ce quartier ne fait pas l’objet d’une définition de la beauté "parfaite". Pourtant, quand on apprend à le découvrir, en regardant avec des yeux nouveaux, qu’est ce qu’on le trouve charmant ce quartier.
Ne serait-ce pas ça finalement la beauté d’un lieu ?